L’enfant aux yeux d’émeraude – Jacques Saussey

chronique littéraire

Cinquième thriller pour Jacques Saussey et premier bon point de départ : le titre de ce roman sort des codes du genre et apporte ce brin de mystère qui titille la curiosité.

Pour ce récit, l’auteur a pris le risque de mélanger les types de narration, entrecoupant l’enquête traditionnelle par des chapitres dans la tête du sombre personnage de l’histoire. Un mode en « je » assez périlleux, mais que Jacques Saussey maîtrise vraiment bien jusqu’à la fin.

Deux grands atouts

Bon ok, l’idée initiale n’est pas très originale. Elle aurait vite pu faire tomber le roman dans l’anonymat face à la pléthore de romans du genre. Mais ce n’est pas le cas, grâce à deux grands atouts sortis de la manche de l’auteur / manipulateur : cette plongée dans l’esprit dérangé du personnage et la plume alerte de l’écrivain.

Le jeu en « je »

Ces passages en « je » sont vraiment bien construits, l’écriture y est vivante, crédible et plutôt imaginative. Bref, on croit ce qu’on lit, on se met à « comprendre » le personnage, à le sentir, le toucher du doigt (expérience assez éprouvante d’ailleurs, tant son caractère est complexe). Tous les personnages sont d’ailleurs bien campés. 

Petite précision : même si les personnages de flics sont récurrents chez l’auteur, il n’est pas gênant de n’avoir pas lu les précédents (la preuve, c’est mon cas).

Saussey actionne toutes les ficelles du thriller quand il le faut, ce qui fait que son roman se lit très facilement, avide que nous sommes de connaître la suite et le pourquoi du comment (que vous prendrez sur la caboche tout à la fin, bien évidemment). Une fin presque un peu trop rapide, et qui aurait mérité quelques pages supplémentaires, lues en apnée comme le reste.

Empathique

Et il y a donc l’écriture de l’auteur, une plume empathique (même lors des passages violents, et il y en a quelques-uns), vigoureuse et généreuse dans ses émotions. De quoi tirer le tout véritablement vers le haut.

L’enfant aux yeux d’émeraude est donc un excellent divertissement, où les émotions négatives et positives s’entremêlent tout au long de cette course-poursuite qui tient bien la route.

Sortie : 03 avril 2014

Éditeur : Les nouveaux auteurs

Notes (sur 5) :

Originalité de l’intrigue : ♥♥♥ 1/2

Profondeur de l’histoire : ♥♥♥

Psychologie des personnages : ♥♥

Qualité de l’écriture : ♥♥

Émotion : ♥♥

Note générale : ♥♥

4° de couverture

David Courty vit une existence effacée entre sa femme Mira et sa fille Caroline, une adolescente taciturne. Un soir, une très violente dispute éclate entre eux. David s’enfuit, abandonnant le cadavre de Mira dans leur appartement. Des taches du sang de Caroline maculent la moquette de sa chambre. Son corps est introuvable.

Lancés à la poursuite du criminel, le capitaine Magne et le lieutenant Lisa Heslin tombent rapidement sur une énigme de taille : Il n’y a aucune trace de l’existence de David Courty avant l’âge de six ans…



Catégories :Littérature

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8 réponses

  1. Tu n’arrêteras donc jamais ?? Moi, au moins, je fais un effort : durant le mois de juin, tu n’as pas ajouté de livre à cause de mes billets ! Je me suis un peu recyclée dans les autres grossenik moi !

    Bon, iléhou mon carnet ????

    • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

      oui et je t’en remercie 😉
      Je me suis vraiment demandé (et je me demande toujours) dans quel état tu vas ressortir de ton mois de juin 😉

      • Crevée, lessivée, morte, claquée, déprimée, mais le dernier, c’est à cause de la fin de mes vacances et de mon retour en Belgique 🙁

        Mais j’ai déjà lu « La voix » de Indridason et j’ai commencé « Un certain goût pour les morts ». 😉

        • Yvan – Strasbourg – Les livres, je les dévore. Tout d’abord je les dévore des yeux en librairie, sur Babelio ou sur le net, Pour ensuite les dévorer page après page. Pour terminer par les re-dévorer des yeux en contemplant ma bibliothèque. Je suis un peu glouton. Qui suis-je : homme, 54 ans, Strasbourg, France

          Bon courage pour le retour ! Je n’ai pas du tout aimé La voix…

          • Moi j’ai adoré ! Le retour fut bon, quasi pas de circulation, rien aux péages, ça roulait bien, temps couvert donc, pas trop chaud dans l’auto, les marchandises non plus, juste un peu de pluie, mais tout baignait dans l’huile… jusqu’au Luxembourg et à l’échangeur « Metz » (son nom dans le sens de l’aller, au retour, c’est le Bruxelles-Liège) où deux bandes sur l’autoroute étaient hors service et on a mis 1h30 pour faire 8km !!! là, ça nous a tué.

            Déjà à l’aller, le gros échangeur Metz-Nancy était fermé et on a dû passer la frontière par les petites routes 🙁

            Là, on a fait une halte chez mes parents, on repart après-midi, et faut tout ranger 😉

  2. Tu sais aller à l’essentiel toi! Trouver les mots qui percutent et nous faire dépenser du pognon 😉
    Je suis grave tentée !!!

Rétroliens

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